J’ai été exclu de mes fonctions pour une durée de trois mois par un arrêté du ministre de l'éducation nationale en date du 11 avril 2023 considérant que certains propos que j'avais tenus sur les réseaux sociaux, à la radio et à la télévision étaient contraire à «
l’exigence d’exemplarité incombant plus particulièrement aux personnels enseignants
» et «
portaient atteinte à l'image et la réputation du service public de l’éducation nationale
». Ces reproches sont stupéfiants et nullement fondés.
J'ai donc décidé de déposer un recours auprès du tribunal administratif pour faire annuler cet arrêté. J'ai confié au cabinet de Maître Jérémie ASSOUS le soin de défendre mes intérêts contre le ministère de l'éducation nationale, ainsi que par voie de conséquence celui de défendre la liberté d'expression contre un pouvoir exécutif qui a tendance à outrepasser ses prérogatives en ce domaine comme en tant d’autres. Au-delà de ma situation personnelle, cette démarche intéressera tout professeur, tout personnel de l'éducation nationale et plus largement tout agent public : elle permettra en effet au juge de dire si un agent de la fonction publique, et dans le cas d'espèce un professeur, peut encore en France exprimer ses opinions sans être inquiété.
Ce n'est pas tout. Le 7 mai 2023, au cours de l'émission Dimanche en politique diffusée sur la chaîne du service public France 3, alors qu’il était interrogé sur «
l’affaire des professeurs de philosophie suspendus pour leurs tweets
», le ministre Pap NDIAYE a qualifié mes propos d'
«
outranciers et de complotistes (sic)
» tout en citant, de façon incomplète d'ailleurs, un tweet qui fait cependant l'objet d'une procédure judiciaire suite à la plainte que la députée Aurore BERGÉ a portée en cette qualité contre moi. La proximité affichée entre ces deux personnalités me fait craindre le pire concernant la nature exacte des poursuites engagées contre moi et un possible détournement de la procédure disciplinaire pour des raisons politiques. Il se trouve que les conditions dans lesquelles cette procédure a été engagée sont obscures, pour ne pas dire suspectes. J’ai le droit d’obtenir que toute la lumière soit faite à ce sujet. J'ai donc décidé de porter plainte également auprès du procureur de la République pour les multiples infractions pénales qui sont susceptibles d’avoir été commises lors de cette affaire, et j'ai donné mandat à Maître Ludovic HERINGUEZ pour ce faire.
Ces procédures ont un coût que je ne suis pas en état de supporter, et ce indépendamment de la privation de salaire pendant trois mois.
J’ai reçu d’innombrables messages de soutien sur les réseaux sociaux, par courriel, par courrier, par téléphone. Je remercie toutes les personnes qui me les ont adressés, qu’elles soient d’accord ou non avec les opinions que j’ai exprimées. Je leur demande de bien vouloir participer à la cagnotte que j’ai ouverte ici afin de me permettre de faire face aux frais de justice.
Cette cagnotte n’a absolument pas pour but de compenser ma perte de salaire, car je compte bien gagner au tribunal
! Il s’agit uniquement des frais de justice et je rendrai compte sur le site renechiche.fr de l’utilisation de l’argent collecté en publiant toutes les factures d’avocat tandis que l’éventuel surplus sera reversé pour soutenir quelque action servant un intérêt public analogue à celui qui est ici en cause.
René CHICHE, 14 mai 2023
Anonyme
Anonyme
Anonyme
Laetitia GARIOUD
Sylvie Laforêt-Protière
Jacques Le Troquer
MARCEL PE
Anonyme
Stephanie Varrin
Joachim Molina