SAUVONS ENSEMBLE LES MONUMENTS D'ÉTERNITÉ DE RAMSÈS II, LE GRAND SOLEIL D'ÉGYPTE..
C'est ainsi que l'appelaient ses contemporains, sans doute pour rendre un vibrant hommage à celui qui avait su marquer son siècle en rétablissant sa grandeur au royaume d'Égypte. On sait que Ramsès II fut aussi un grand bâtisseur et ses monuments qui s'échelonnent tout le long du Nil jusqu'à la lointaine Nubie, en sont encore de sublimes témoignages, dont s'émerveillent les touristes venus du monde entier. Deux d'entre eux occupent depuis plusieurs années la Mission Archéologique Française de Thèbes-Ouest (MAFTO) et l'Association pour la Sauvegarde du Ramesseum (ASR). Il s'agit tout d'abord de son "temple de millions d'années", connu depuis J.-Fr. Champollion pour être le Ramesseum et, dans la Vallée des Rois, de la "demeure d'éternité" du roi, vaste tombeau (KV.7) dans lequel il fut inhumé en 1212 avant notre ère, après un règne de près de 67 ans.
Depuis 1991, régulièrement chaque année, y sont effectués par des équipes franco-égyptiennes, des fouilles archéologiques, des travaux de restauration et des recherches à caractère scientifique. Au fil du temps, tout un ensemble d'informations et de documents, d'un intérêt exceptionnel, a pu ressurgir de cette histoire lointaine, permettant de mieux appréhender ce que fut cette Égypte de l'époque ramesside, à travers ses rouages cultuels, artistiques, administratifs, économiques et sociaux.
Le but des travaux entrepris est également de participer activement à la sauvegarde de ces deux monuments emblématiques, inscrits au patrimoine de l'humanité par l'UNESCO. Mais aujourd'hui, les financements pour subvenir aux opérations de restauration et de valorisation qu'ils réclament, manquent cruellement.
Sans un très fort soutien venant du mécénat privé ou institutionnel, c'est toute une série d'actions majeures au service du patrimoine mondial qui se trouve être menacée de disparaître.
C'est la raison pour laquelle est lancé ce pressant appel qui doit permettre non seulement de continuer l'œuvre engagée avec tant de succès jusqu'à présent, mais aussi de pouvoir assurer aux générations futures, la pérennité de ce legs prestigieux qui appartient à l'histoire universelle et dont nous sommes tous les héritiers.
Christian LEBLANC
Directeur de la Mission Archéologique Française de Thèbes-Ouest
Président de l'Association pour la Sauvegarde du Ramesseum
Conseiller scientifique permanent auprès du CEDAE (Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités).
IL FAUT IMPÉRATIVEMENT SAUVER LE RAMESSEUM ET LA TOMBE DE RAMSÈS II DANS LA VALLÉE DES ROIS !
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Michèle HUGON
Vincent Arpin
Jean-François Carlotti
andrée Haubert
Robert Rothenflug
Christine Vinas-Walfisch
Sylvie Favre
Henri Charles LOFFET
Christine et Roland GROLL
Colette MOUGINOT
La Mission a continué ses travaux de fouille et de restauration dans le temple de Ramsès II le 1er décembre 2019 et les chantiers ont maintenu leur activité jusqu'au jeudi 30 janvier 2020.
Depuis la salle des litanies (SDL) jusqu'à la seconde cour (SCR), toutes les structures architecturales qui existaient sur le bas-côté sud du temple (BCS) mais qui avaient, pour nombre d'entre elles, disparues en élévation, ont pu être restituées et matérialisées. Tout ce travail a été guidé par le relevé archéologique réalisé lors de la fouille de ces secteurs du temple.
Dans les salles STI.SA06 et STI.TR des dépendances nord-ouest du temple, avait été retrouvé l'an dernier l'accès à la tombe de Sehetepibrê, un dignitaire du Moyen Empire (règne de Sesostris Ier). Cette tombe découverte pour la première fois en 1896 par l'équipe anglaise de J. E. Quibell, avait depuis complètement disparu. À l'époque, un relevé des parois de la descenderie avait été établi, nous faisant connaître le décor peint qui ornait les parois sud et nord.
On sait que l'une des conséquences de la destruction des villages de Gournah dans la montagne thébaine, a été l'afflux de pigeons sauvages sur les temples qui se trouvaient à proximité de la zone agricole. Alors que jusque-là ces volatiles se nourrissaient dans les maisons et les étables qui occupaient les flancs de la montagne avant de regagner leurs nids, la disparition de ces îlots d'habitations fait que depuis 2006, les pigeons vont se nourrir dans les champs avant de se poser dans les temples jusqu'au coucher du soleil. Cette présence intempestive sur les éléments de l'architecture (chapiteaux de colonnes, piliers, corniches) a nécessité cette année notre intervention dans la grande salle hypostyle du Ramesseum, pour procéder à un nettoyage systématique des fientes laissées par ce volatiles. Tout un réseau d'échafaudages a dû être mis en place pour assurer ce travail qui a été réalisé par les restaurateurs de la Mission.
La saison a été consacrée à la fouille d'une partie du secteur STG et notamment des tombes identifiées l'an dernier dans la zone sud de ce quartier constitué de bâtiments en brique crue. D'est en ouest, ces tombes se trouvaient dans plusieurs salles. Les niveaux de remplissage ont pu être détectés et analysés. Il a été clairement établi que ces sépultures avaient été auparavant profanées et sans doute encore visitées après le passage des voleurs. La fouille de la tombe STG.SA14.To1, entreprise en fin de chantier n'a pu être complètement achevée : certains vestiges appartenant au mobilier funéraire ont été cependant mis au jour et ont été rassemblés dans le magasin du site. Le dégagement complet de la chambre funéraire est reporté lors de la prochaine campagne.
Dans le quartier des ateliers du temple, dont la fouille des salles et de la grande cour a été achevée en 2018, il convenait de poursuivre dans ces espaces le travail de restauration et de restructuration des murs en brique crue afin de les protéger de toute nouvelle dégradation.
Vue d'ensemble du Ramesseum.