Au Burkina Faso, plus de 200.000 déplacés internes ont quitté leurs villages, leurs maisons, leur champs… pour fuir l’insécurité galopante. Plus de 200.000 hommes, femmes et enfants à la recherche d’un toit, de sécurité, de soutien, etc. Faisons un geste pour montrer notre solidarité envers eux.
Plusieurs associations burkinabè ont décidé de lancer une action citoyenne humanitaire pour aider les déplacés. L'action "FAISONS UN GESTE" est sans aucun calcul politique, ethnique ou religieux. Ces personnes déplacées sont nos pères, nos mères, nos sœurs et frères, nos enfants. Ce sont des Burkinabè qui ont besoin de soutien, de notre soutien.
Soutenons-les, ne soyons pas indifférents. Montrons que nous sommes tous des Burkinabè, solidaires et capables de se soutenir dans des moments difficiles. La Nation nous appelle, répondons présents car c'est un devoir. Notre geste sauvera certainement des vies!
L'action citoyenne humanitaire "Faisons un geste" est lancé le 1er août pour trois mois de collecte au profit des deplacés. Les fonds et dons en espèces seront distribués à partir du 1er septembre 2019, prioritairement dans les communes de Kaya et Barsalogho, en partenariat avec les mairies de Kaya, de Barsalogho et le Haut Commisariat du Sanmatenga. Un bilan sera fourni aux donateurs sur les pages facebook de l'action et à travers la presse.
Les structures impliquées dans cette action sont:
Nous encourageons d'autres structures et personnes de se joindre à l'action.
Marie-Claude REBOUL
Sandrine Loncke
Wissam NASSAR
Henk Nugteren
Carolin Christgau
L. Kugler
Anonyme
Isa François Rixte
Lien De Vos
laurence miller
« Faisons un geste » : La clôture de l’action humanitaire prévue pour le 31 octobre
Le groupe de plaidoyer « Sécurité humaine » de la CODEL, composé de l’association SEMFILMS (chef de file), du CNP-NZ, du RAJ, du RAPPED et du WANEP, et rejoint par d’autres organisations de la société civile et de citoyens bénévoles, a lancé l’action humanitaire citoyenne « Faisons un geste » le 1er aout 2019.
Cette initiative vise d’une part à mobiliser une conscience citoyenne afin de faire du citoyen le premier acteur de l’humanitaire, et d’autre part, à mettre sur l’agenda politique du gouvernement, la situation des déplacés internes. Aussi, il s’agissait de pouvoir apporter une contribution concrète en termes de besoins essentiels suite aux appels incessants des déplacés internes.
Prévue pour une durée de 03 mois, la collecte sera close le 31 octobre 2019. Durant les trois mois, de bonnes volontés ont fait parler leur cœur, et ont fait le geste qui soulage. De nombreux gestes combinés ont permis d’apporter du réconfort aux personnes déplacées internes. Ces dons en nature et en espèces, ont permis de rassembler des vivres, des vêtements, et des kits de première nécessité afin de venir en aide à plus d’un millier de personnes déplacées internes à Barsalogho, Ouahigouya et Kongoussi.
Malheureusement, le besoin reste immense et les sollicitations affluent de plusieurs localités. Très reconnaissants pour les efforts consentis par chaque contributeur, nous exhortons les personnes sensibles à la souffrance des déplacés internes, à manifester leur solidarité, afin d’apporter du réconfort à ceux qui se retrouvent loin de chez eux et dépourvus du minimum vital, du fait de l’insécurité.
Un bilan final chiffré sera disponible lors d’une conférence de presse à la fin de l’action, après la dernière remise de dons.
Alors, à vos cœurs, « FAISONS UN GESTE » pour les personnes déplacées internes du Burkina Faso, la collecte prend fin le 31 octobre.
Voici les contacts pour encore faire un geste :
Les mobiles money : 01 56 53 56 (Mobicash) 07 69 41 41 (Orange Money)Compte Ecobank Semfilms/Faisons un geste : RIB : BF083 00001 170 1060 20 009 09.
Fait à Ouagadougou le 23 octobre 2019
Pour le Groupe d’Action Humanitaire
« FAISONS UN GESTE »Luc DAMIBA, Président de Semfilms
Contacts : (+ 226) 25407616/ 64 27 47 55
Médine : Ce « village saint » créé par les déplacés de Tidora à Ouahigouya
« Quand ils sont arrivés, ils étaient 13 hommes lourdement armés. Ils ont pointé leur fusil sur ma tête en me sommant de quitter le village dans 72 heures avec tous les habitants » : le chef de Tidora, village frontalier du Mali voisin, est toujours sous le choc. Tidora relève administrativement de Sollé, une localité jouxtant le Centre du Mali. Il y a un mois et demi, El Hadj Illassa Maïga, cet octogénaire, a été contraint de fuir l’insécurité avec les 700 enfants, femmes et hommes qui composent son village.
Après 92 kilomètres de route à pieds et à moto, sa communauté a trouvé refuge en pleine campagne en pleine savane dans les environs de Ouahigouya (200 kilomètres de Ouagadougou), sur un terrain de deux hectares qui leur a été offert grâce à la générosité d’un Burkinabè vivant hors du pays. Sur les lieux, le décor laisse voir une société déjà organisée, en dépit de la précarité ambiante.
Des huttes en bois recouverts de pailles et de sachets plastiques, sont disposées en compartiments avec en plein milieu du campement, un hangar sous l’ombre duquel devisent chaleureusement des jeunes. Quelques bouteilles d’huile et d’essence, une table avec de la cigarette, des friandises : c’est la boutique du village.
« On n’a pas à manger. L’eau nous rend malade »
A deux pas de là sous un arbre, de gros cailloux sont disposés par terre pour former des foyers de cuisine. Sauf qu’à l’intérieur des marmites et sur les spatules qui jonchent le sol, les croutes de to (purée de mil cuite) ont séché : « cela fait quelques jours que nous n’avons pas préparé de nourriture. On n’a pas à manger », explique Assèta Maïga, la cinquantaine, le visage amaigri.
Autour d’elle, une dizaine de femmes, certaines avec des bébés allaitant sur les genoux, discutent de leurs réalités. « Si vous voulez, je vais vous montrer où je dors », lance Assèta. A l’intérieur de sa maison à coucher, une grande natte étalée par terre occupe la moitié de la pièce (deux mètres de largeur sur quatre mètres de longueur). Par endroits, un tabouret et un sac avec des vêtements.
« Nous dormons à 12 ici. Quand il pleut ou quand il y a du vent, nous soulevons les enfants d’une main et nous attrapons la toiture avec l’autre main pour ne pas que la hutte s’envole. Vous voyez, le sol est humide… », relate la vieille dame. Sur les lieux, il manque également d’eau potable. Les déplacés ont creusé autour de leur campement, des bacs non crépis pour recueillir l’eau de pluie.
L’eau a épousé la couleur kaki du sol : « c’est ce que nous consommons et ça nous rend malades y compris les enfants. Depuis que nous sommes arrivés ici, aucun service de l’Etat n’est venu nous remettre quoique ce soit. On ne vit que des dons offerts par les villages voisins. Sinon c’est la première fois qu’on nous un don de cette envergure », décrit Boukary Maïga, 24 ans, le porte-parole des déplacés.
Ce samedi midi, la nouvelle communauté de déplacés reçoit la visite d’une mission de la coalition « Faisons un geste », composée notamment d’organisations de la société civile comme l’association Semfilms, le Balai Citoyen, la CODEL entre autres, avec d’autres personnalités publiques dont la journaliste Raïssa Compaoré et le communicateur Alain Traoré plus célèbre sous le nom de Alino Faso.
C’est le 2e don d’envergure de la coalition « Faisons un geste » sur un site de déplacés après celui de Kaya et Barsalogo le 9 août dernier. Dès l’arrivée du camion de vivres, un doyen parmi eux approche timidement les émissaires de « Faisons un geste » pour « demander un sac de riz afin que les enfants puissent manger », suscitant une vive émotion des donateurs qui réalisent l’état d’urgence dans lequel se trouve ces enfants, femmes et hommes.
Plusieurs tonnes de vivres et de vêtements remis aux déplacés
Au total, 120 sacs de farine de maïs, 93 sacs de riz (25 Kg), 250 paquets de sucre, 90 bidons d’huile (5 litres), 960 morceaux de savon, 10 sacs de sel, 1 lot de fournitures scolaires, 10 sacs de vêtements et 1 sac de chaussures.
« Si j’avais le président (Roch Kaboré) devant moi, je lui dirai tout simplement de nous venir en aide. Qu’il regarde notre situation, la situation du pays. Qu’il fasse quelque chose », conclut la vieille dans un cri de cœur.