A la suite de l'annonce faite de la plainte déposée à mon encontre, vous avez souhaité participer matériellement aux frais de justice que je devrais engager pour ma défense. Une première cagnotte spontanée a été créée dès samedi 2 mars mais nous avons, pour éviter toute confusion, convenu avec son initiateur de la clôturer.
Afin de répondre à celles et ceux qui me sollicite aujourd'hui, nous avons donc rouvert une nouvelle cagnotte gérée directement par nos soins.
La première cagnotte d'un montant de 10246 euro a été versée sur le compte de l'association dont je suis une des fondatrices, Viv(r)e la République. Je renouvelle ici mes remerciements à tous ceux qui ont contribué à cette cagnotte.
Aujourd'hui, je suis attaquée d'une part par Madame Diallo et d'autre part par l'association Lallab. La première mise en examen est notifiée et j'ai reçu une commission rogatoire pour la seconde. Maître Richard Malka est en charge de ces deux affaires.
Je vous tiendrai régulièrement informé(e)s
Merci à toutes et tous
Céline Pina
denis giraud
Philippe Favereaux
ELODIE MAZET
Jay Delhaye
Anonyme
Jean-Paul Grenouillat
Ziad Goudjil
isabel bertelot
Philippe BONNEFONT
Sébastien Mounier
Un nouveau message de Céline Pina
"Bonjour,
Vous avez dû recevoir un message de Leetchi disant que la cagnotte avait été dépensée. En fait cela signifie que celle-ci a été versée sur un compte en attendant le procès. Leetchi est très prudent avec l’argent qui lui est confié et pour que l’argent soit reversé, il fallait fournir les devis d’avocats. C’est plutôt un bon point pour Leetchi qui s’assure ainsi de la bonne destination de l’argent récolté.
D’après les devis, la réserve couvre les frais des deux procès en première instance, en espérant qu’il n’y ait pas appel. Ceci étant, je vous propose que s’il reste un reliquat ou si ceux qui m’attaquent sont condamnés à payer une partie des frais de justice, tout ce qui n’aura pas été dépensé pour ma défense soit reversé à un autre lanceur d’alerte ciblé par les islamistes ou les décoloniaux dans le cadre du jihad judiciaire. Entre résistants, faute de pouvoir compter sur la prise de conscience de l’Etat à l’heure actuelle, les liens doivent être forts car nous ne pouvons compter que sur vous et sur notre solidarité.
Je crois vous avoir déjà donné le nom de mon avocat. Il s’agit de Richard Malka. Outre sa grande compétence en matière de droit de la presse, son talent d’orateur, c’est aussi quelqu’un qui connait bien la violence des islamistes et des décoloniaux, mais qui n’utilise la passion que guidée par la raison. Il sait distinguer entre ce qui est important de ce qui est personnel et saura faire en sorte que le sang-froid et la clarté dominent les débats, là où des Rokhaya Diallo et des Lallab misent tout sur la confusion, le compassionnel et la victimisation. Tant qu’à mener un combat, autant le faire dignement et en s’entourant des meilleurs. Et comme vous vous êtes associés à ce procès, je veux non seulement le gagner, mais le gagner en vous donnant quelques motifs de fierté !
En attendant je n’ai toujours aucune date pour la convocation devant les tribunaux. Cette lenteur de la justice est exaspérante surtout dans des dossiers où il n’y a pas d’instruction (cette phase se bornant à vérifier votre identité et si vous êtes bien l’auteur de l’article) mais ce fait parle surtout du triste état de notre démocratie. Derrière l’explosion des procès en diffamation et injures publiques, il y a la volonté marquée de certains idéologues de finir le travail des Kouachi par des méthodes plus douces et de rétablir une forme de censure, c’est vrai. Mais il y a aussi une vraie régression intellectuelle et sociale : la diffusion d’une norme d’infantilisme qui fait que l’on oublie que devenir un être humain complet c’est savoir aussi prendre sur soi, se contrôler, s’empêcher, être un être de raison et non un enfant geignard qui prend la moindre contrariété et le moindre conflit comme une offense à punir.
Ce retour en force de « l’honneur » et de « l’offense » est un signe de barbarie. La vraie manifestation de l’honneur aujourd’hui se fait par le crime. La notion de « crime d’honneur », oxymore en soi parle d’un déclin civilisationnel. A travers l’attaque en justice, ces gens veulent rétablir un honneur qu’ils pensent que la moindre parole d’autrui peut leur ôter, c’est dire si finalement ils sont fragiles. Mais surtout, l’extension du domaine de l’honneur, souvent étonnamment placé dans la culotte des filles, est une extension du domaine du contrôle social et de la censure, elle donne une autorité physique sur autrui et favorise toutes les violences et les vengeances. Cet honneur participe de l’existence de sociétés violentes où toute déviance de la norme vous met en danger et où l’orthopraxie, la manifestation de la soumission par son comportement et son discours compte plus que la réalité des êtres et la qualité de leur action. Dans ce type de société, pas de solidarité mais une allégeance à la famille, à la tribu et l’incapacité à accepter d’autres régulations que l’autorité tribale (c’est ce que dit très bien Houria Bouteldja, quand elle écrit dans « les Blancs, les Juifs et nous », qu’elle appartient d’abord à son clan, à sa race, à son sang.)
Dans une société éduquée et apaisée, au contraire, la controverse et le désaccord sont de droit et il faut apprendre à supporter la contrariété au lieu de voir la réussite comme la capacité à imposer le silence et la servilité par la peur. Ne pas réussir à convaincre quelqu’un peut être vu, par notre propre point de vue comme un échec personnel, cela peut être frustrant, mais ce n’est pas une humiliation sociale, une atteinte à son « honneur », une offense à réparer, un sacrilège. Si le moindre désaccord ou conflit est traité comme une atteinte à la dignité humaine, alors c’est la violence que l’on cautionne et que l’on légitime.
Or c’est exactement à cela que revient l’obsession de ceux qui attaquent les lanceurs d’alerte. Oui, les islamistes et leurs idiots utiles veulent leur fermer la bouche, mais il y a une part réelle d’immaturité dans leur démarche : ils ont souvent grandi dans un milieu où l’on n’a que le mot respect à la bouche. Sauf que le respect, ici, n’est pas la reconnaissance mutuelle, ce n’est pas un rapport d’égalité, une reconnaissance de l’autre comme son semblable. Non ce respect-là, c’est celui dû au caïd, c’est le fait de reconnaître le fort, le dominant et de baisser les yeux devant lui. Le « respect » qui est exigé ici, c’est celui lié au lien tribal, où les individus ne sont pas égaux et où chacun doit montrer qu’il sait où est sa place dans la chaîne alimentaire sociale. Le respect qui est exigé par les islamistes et les décoloniaux ne peut exister dans une société où les hommes sont égaux, il entre en contradiction avec toutes nos valeurs et toute notre histoire.
C’est aussi ce qui se joue dans ce jihad des tribunaux : le retour de la société tribale contre la société démocratique. Derrière il y a un vrai changement de civilisation : dans la société tribale la violence entre groupes est un moyen de régulation sociale, voilà pourquoi la guerre, la cruauté, la sauvagerie, la menace et l’agression sont des outils de gestion du groupe, cela se voit d’ailleurs dans les méthodes pour accéder au pouvoir. Tout est permis à condition de réussir. Dans les sociétés démocratiques, l’élimination de l’autre n’est pas le critère de l’accession au pouvoir. Il faut savoir rassembler, séduire, convaincre et constituer une majorité d’action. Le pouvoir repose sur la capacité à convaincre les hommes d’agir ensemble et non à les terroriser pour qu’ils s’aplatissent devant le clan dominant. C’est grâce à cela que nous avons pu créer des société prospères, ouvertes et apaisées. C’est aussi pour cela que malgré leurs richesses potentielles, les états du Maghreb ont développé des modèles de société qui ne sont pas désirables pour qui vit en Europe et n’arrivent pas à notre niveau de développement. Leur organisation sociale, laquelle repose sur une lecture religieuse, est un frein au développement et à la créativité. C’est aussi pour cela que tant de personnes vivant dans ce qui furent des colonies françaises émigrent vers notre pays, au lieu de construire le leur. Le problème c’est qu’en voulant réactiver sur notre sol, le modèle social qui a conduit aux impasses de développement de cette partie du monde, ils portent en eux les germes de la destruction du pays où ils devaient pourtant trouver leur place. Tant que nous n’aborderons pas franchement cette question, les tribunaux continueront d’être encombrés par des gens qui confondent légitimité à avoir un point de vue et à le défendre face à sa contestation avec l’imposition d’un dogme, qu’il soit racial ou religieux, qui ne voit comme réponse à toute critique ou réfutation, que l’élimination de l’adversaire.
Merci une nouvelle fois à vous pour votre soutien
Céline Pina
Pour celle et ceux qui souhaitent communiquer à propos de ce procès nous avons créé une adresse mail spécifique : )
Un message de Céline Pina
"Chers amis,
Je voulais vous donner des nouvelles du front judiciaire. A Paris, les affaires de diffamation ou d’injures publiques trainent en longueur. J’ai été mise en examen en mai pour la plainte de Rockhaya Diallo et en juillet en ce qui concerne Lallab.
A partir du moment où la plainte en injure publique ou en diffamation se fait avec constitution de partie civile, la mise en examen est automatique. En revanche, il n’y a pas d’instruction, ou plutôt elle est symbolique. L’instruction se borne à poser trois questions :
D’abord la vérification de mon identité, ensuite est-ce-que je suis bien l’auteur de l’article, puis est-ce-que j’étais au courant que cet article serait publié. Une fois la réponse donnée à ces trois questions, on sort du bureau du juge avec un nouveau statut de « mis en examen ».
D’après Richard Malka, que j’ai choisi comme avocat sur ses deux affaires, rien ne bougera avant une bonne année. A Paris les tribunaux sont encombrés d’egos fragiles qui veulent que les tribunaux censurent toute possibilité de débat en criminalisant la liberté d’opinion et d’expression. Comme la mise en examen est automatique et nombre de journalistes, peu informés en matière judiciaire, cela permet de jeter l’opprobre sur une personne (la preuve qu’elle n’est pas quelqu’un de bien : elle a été mise en examen pour racisme, ou injures…), de faire peser sur elle la charge mentale d’un procès qui n’en finit pas d’arriver, voire même de se victimiser ensuite quand on perd (pour Lallab ou Rockhaya Diallo, perdre sera la preuve que l’Etat français est bien dans le racisme systémique et que son système judiciaire cautionne cela).
Nous devrions bientôt recevoir le détail de la plainte et l’argumentation de l’avocat justifiant d’avoir porté cette non-affaire devant les tribunaux. Je devrai pouvoir vous expliquer à la rentrée plus précisement sur quoi Lallab et Rockhaya Diallo fondent dans le détail leur dépôt de plainte et comment ils argumentent leur demande de condamnation. C’est toujours instructif.
En attendant pour l’instant je n’ai pas touché à la cagnotte, la bataille judiciaire n’ayant pas encore commencée mais je vous tiendrai au courant dès que le front bougera ou dès que j’aurai une date de procès. Mais apparemment rien ne devrait se décanter avant mai/juin 2020.
Pour tout vous avouer, j’aurai préféré que cela ne traîne pas autant en longueur. Cette absence de visibilité est usante et stressante. De plus la mise sur orbite de la loi AVIA promet peut-être une certaine imprévisibilité sur un champ bien balisé où l’on réussissait à infliger de cuisantes défaites au jihad judiciaire, en y sacrifiant l’argent des résistants certes, mais en consolidant notre état de droit et en renforçant la liberté d’expression. Là on risque de se rendre compte qu’effectivement, l’enfer judiciaire est peuplé de bonnes intentions politiques…
Je profite de ce message pour vous remercier tous et je vous fais un point à la rentrée sur le contenu des plaintes dès que j’en ai moi-même connaissance."